Équipée de lunettes et de casques anti-bruit, Hala découpe un morceau de bois dans l'atelier de Warchée . Crédit photo: Joao Sousa

Entre reconstructions dispersées et tas de gravats persistants, les quartiers touchés par l’explosion du 4 août 2020 peinent à se relever et leurs habitants se sentent trahis par l’Etat libanais.

Dans quelques semaines, la confiserie Attié Frères de Gemmayzé, l’un des quartiers de Beyrouth les plus affectés par l’explosion du 4 août 2020, rouvrira ses portes. Laissée en ruines après la déflagration, cette institution familiale, dont les nougats au miel et les marguerites en chocolat ont fait les délices de plusieurs générations, a été presque entièrement retapée, du carrelage aux boiseries des fenêtres, en passant par les murs et le réseau électrique.

Le chantier a été conduit par l’ONG libanaise Baytna Baytak, l’une de ces organisations de la société civile qui, dans les semaines et les mois suivant la catastrophe, ont pallié l’absence quasi totale de l’Etat, paralysé par la double crise économique et politique qui frappe le pays du Cèdre. En douze mois, grâce à des financements de la diaspora libanaise et de la fondation française Architectes de l’urgence, l’ONG a mené plus d’un millier d’opérations de reconstruction, petites ou grandes, dans les secteurs longeant le port.