Ayant grandi à tripoli, au Liban, au sein d’un ménage de sept femmes, sans figure masculine, Anastasia Elrouss poursuit des études d’architecture à l’American University of Beirut. Diplômée en 2005, elle travaille dans plusieurs agences avant de s’engager auprès d’une jeune équipe où elle deviendra associée en 2008. En 2017, elle fonde sa propre agence, ana, ainsi qu’une ONG, Warchée. C’est à son arrivée dans la grande ville, à l’université, qu’elle découvre les spatialités d’une société patriarcale.
Et c’est lors de ses premières expériences professionnelles, à Beyrouth comme à paris, qu’elle réalise les différences genrées planant dans les agences. Une femme n’est pas une « représentation » d’un homme
Elle a moins de 30 ans lorsqu’elle est associée à une agence en vogue et responsable de grands projets. En dehors du lieu de travail, elle est entourée d’hommes : lors de consultations, avec les décisionnaires, à la banque, sur le chantier. Dans ces circonstances et de manière récurrente, lorsque les femmes sont en minorité, les hommes se permettent des remarques portant sur des stéréotypes de genre ou sur le physique. Aussitôt qu’elle doit émettre des directives quant à l’avancement du projet, « j’use de tactiques afin d’être réellement écoutée », explique Anastasia(...)